Le 2 février, nous fêterons la Chandeleur : Joseph et Marie offrent leur fils Jésus à Dieu au Temple de Jérusalem. Cet événement de l’enfance du Seigneur relève de
l’ordinaire et de l’extraordinaire…
Il y a l’ordinaire d’abord. Dans la phrase où saint Luc introduit la scène – la présentation de Jésus au Temple par ses parents (ch. 2, 22-39) –, il rappelle trois fois que les choses s’accomplissent « selon la Loi ». Rien d’étonnant à ce que des juifs pieux accomplissent les prescriptions de la loi de Moïse. Il est écrit dans la Loi du Seigneur : « Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur. » Joseph et Marie consacre à Dieu leur fils premier-né.
On en conclut que les parents de Jésus accomplissent consciencieusement leurs devoirs religieux. Il est clair que l’accomplissement de ses obligations est la manière la plus simple de montrer que l’on prend les choses au sérieux. C’est vrai vis-à-vis de Dieu, c’est vrai aussi pour toutes nos autres obligations. Ainsi, des parents chrétiens ne manqueront pas de faire baptiser leur nouveau-né dès que possible après la naissance. De même, un chrétien ne manquera pas d’assister à la messe, le dimanche et lors des grandes fêtes (qu’on appelle fêtes « de préceptes » [1] ou « d’obligation »).
Cette première lecture, pour vraie qu’elle soit, est insuffisante. Car saint Luc ne se contente pas de montrer un jeune couple accomplissant une cérémonie ordinaire. Il veut nous dire qu’à l’occasion de cet événement, banal en apparence (en réalité, quand il s’agit du Seigneur Jésus, rien n’est banal), il se passe quelque chose d’inattendu, d’extraordinaire.
Voyez la scène : Joseph et Marie montent au Temple pour offrir le sacrifice. À leur rencontre vient un homme nommé Siméon. Pour le présenter, saint Luc évoque trois fois l’action du Saint-Esprit : le Saint-Esprit était sur lui, il avait reçu un avertissement du Saint-Esprit (« tu ne mourras pas avant d’avoir vu le Messie du Seigneur »), le Saint-Esprit le pousse vers le Temple.
Par Siméon, l’action du Saint-Esprit vient à la rencontre des actes de religion de Joseph et Marie. La présentation de Jésus au Temple est la rencontre de ce qu’il y a de plus élevé dans la religion d’Israël avec la nouveauté de l’Évangile. En recevant le Sauveur dans ses bras, Siméon laisse déborder sa joie sainte et prophétise :
« Maintenant, vous pouvez laisser votre serviteur, Seigneur,
s ’en aller en paix, selon votre parole.
Car mes yeux ont vu le salut,
que vous avez préparé
à la face de tous les peuples,
Lumière pour éclairer les nations
et gloire de votre peuple Israël ! »
Père Augustin-Marie Aubry
article paru dans Actuailes
[1] Code de droit canonique, canon 1247 : « Le dimanche et les autres jours de fête de précepte, les fidèles sont tenus par l’obligation de participer à la messe […]. »