Un homme. Le prêtre est un homme, pas une femme. Pourquoi cela ? Car le Christ, qui est le modèle des prêtres, est un homme. Car le Christ l’a voulu ainsi : ses douze apôtres sont des hommes. Le prêtre est aussi un homme, car il doit incarner une dimension de chef. Le prêtre est un meneur d’hommes : non un chef d’entreprise ou un chef militaire, mais un guide exigeant et paternel sur le chemin du Ciel. De même que la maternité, le fait de porter et mettre au monde un enfant, est réservée à la femme et impossible à l’homme, de même le ministère sacerdotal, la prêtrise, est une fonction réservée à l’homme, impossible pour une femme.
Un homme parmi les hommes. Le prêtre est d’abord un homme comme les autres. S’il devient prêtre, ce n’est pas parce qu’il est un être exceptionnel, c’est parce que Dieu l’appelle à son service. Si Dieu appelle une âme à son service, il la prépare peu à peu, pour lui donner le sens de la prière, le goût des choses de Dieu, l’amour des pauvres et le désir de se dévouer pour le salut du prochain. Mais, pour avoir dans le cœur toutes ces convictions, l’homme appelé par Dieu devra combattre ses mauvais penchants, ses mauvais désirs, ses illusions ou la tentation d’utiliser à des fins humaines les pouvoirs que lui donne l’Église.
L’homme de Dieu. L’essentiel du prêtre, c’est qu’il est un homme de Dieu : un homme qui parle de Dieu et qui parle à Dieu. Il parle à Dieu dans la prière. Le prêtre prie l’office divin ou bréviaire ; c’est son premier devoir. Mais la prière la plus efficace sur le cœur de Dieu, c’est la messe, car le prêtre offre à Dieu le Père son Fils Jésus-Christ, son Fils bien-aimé. Le prêtre parle de Dieu en prêchant à la messe, en enseignant le catéchisme aux enfants et aux jeunes, en préparant les fiancés au mariage, en consolant les fidèles dans leurs épreuves, en accompagnant les mourants jusqu’au seuil des rivages éternels.
L’homme des hommes. Le prêtre doit se faire tout à tous. Il n’existe plus pour lui-même, mais pour les autres hommes : hommes et femmes, jeunes et vieux, riches et pauvres. C’est pour être à tous que le prêtre est célibataire1. N’ayant pas le souci d’entretenir une famille, il peut s’occuper de tous. Comme disait le père Chevrier, « le prêtre est un homme mangé », c’est-à-dire un homme dont tout le temps et toute l’activité sont consacrés au service des âmes, c’est-à-dire au progrès spirituel, au progrès intérieur des fidèles, notamment par le sacrement de la confession.
En bref, le prêtre est l’instrument d’une mission extraordinaire, il est un pont entre Dieu et les hommes : il donne Dieu aux hommes, il conduit les hommes à Dieu.
Père Augustin-Marie
Texte paru dans Actuailes