Je me transporte en esprit au temps de Jésus. Il est à Jérusalem. Il a commandé aux disciples de préparer la Pâques. Il s’apprête à passer de ce monde à son Père.
Jeudi saint : le cénacle
Au Temple, l’effervescence est à son comble. La police a reçu ordre d’arrêter Jésus, ce rabbi qui cause le trouble parmi le peuple. Cette ambiance électrique contraste avec ce qui se déroule non loin de là, dans une maison privée.
Dans la pièce haute préparée par les disciples, Jésus rassemble les siens. Il leur livre son testament. Il leur donne à manger son Corps et son Sang. Il leur donne le nouveau commandement : « Aimez-vous les uns les autres ». Il montre jusqu’où va cet amour, en leur lavant les pieds. Ils sont saisis par la ferveur d’un mystère qui s’annonce, mais qu’ils ne comprennent pas. Jésus se rend ensuite avec les siens à Gethsémani : il les veut près de lui au moment de se livrer volontairement pour le salut de l’humanité. Mais les amis dorment.
Vendredi saint : le calvaire
Les méchants, eux, ne dorment pas. Conduits par Judas, les soldats mettent la main sur le Messie. Tribunal, faux témoins, prétoire, sentence : on couvre l’injustice d’un semblant de légalité. On libère un coupable, Barabbas ; Jésus, un innocent, est condamné. Jésus est entouré d’ennemis, qui le pressent et le mordent et le blessent, comme des chiens, des loups, des taureaux furieux. Mais Jésus souffre aussi pour eux : ils frappent, il sauve.
Jésus, sur la croix, offre à Dieu son Père, sa vie en réparation des fautes de tous les hommes, de tous les temps. Dieu déteste le péché, mais il accueille l’offrande que Jésus fait de sa vie. La croix, qui est le signe de l’obéissance amoureuse du Fils à son Père, pèse plus lourd que toutes les désobéissances des hommes, d’Adam jusqu’à la fin du monde. La croix montre l’horreur du péché, en même temps qu’elle le détruit.
Samedi saint : le tombeau
Silence autour du tombeau. Avons-nous été trompés ? Était-ce un songe, cet Évangile que nous avons entendu de sa bouche ? Faut-il espérer contre toute espérance ? Seule l’obstination des femmes peut vaincre la réponse muette de la pierre tombale. La pierre dit : tout est fini... Les femmes devant la pierre, le regard dur, les dents serrées, répondent : non, notre amour, lui, continue !
Il en est une en particulier, qui ne laisse pas son cœur envahir par l’obscurité du désespoir : Marie. Elle se souvient de la prophétie de Syméon : « un glaive de douleur transpercera ton cœur ». Son cœur de mère fut percé en voyant son fils sur la croix. La douleur est entrée, mais non pas le doute. La force de la prophétie soutient sa foi. Marie, seule, croit.
Calendrier des offices en direct durant le Triduum pascal