Nous prions pour vous tous.
— Les Frères de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier
Découvrez les nouvelles stalles
Pour mieux accueillir les frères et les nouvelles vocations, nous entreprenons la construction de stalles gothiques en chêne français, en harmonie avec l’autel du Rosaire. Ce projet prévoit 36 places réparties sur quatre rangées.
Pour vous faire découvrir ce beau projet, nous publions ci-dessous le deuxième volet d’un entretien avec M. Anthony Delarue, architecte du projet.
Merci de tout coeur aux plus de 1200 donateurs CARÊME40 qui ont déjà fait un don pour les stalles !

Quelle est la place des stalles dans l'église conventuelle de la Fraternité ?
Une église de religieux, qu’il s’agisse d’une abbaye, d’un couvent ou d’une église collégiale, possède une autre dimension que l’église paroissiale. Elle n’est pas seulement le lieu où les fidèles viennent chaque jour rencontrer Dieu, mais elle a aussi la vie de prière, souvent cachée, mais continue, de sa communauté, son cœur battant. Ceci peut être pris dans un sens très réel et physique, car le chant des offices sept fois par jour, se lançant d’un côté à l’autre, est vraiment comme la circulation du sang à travers les valvules du cœur de l’Église.
Ainsi, l’emplacement du chœur le plus normal dans l’édifice (et certainement à l’époque de la haute Chrétienté) est en plein centre, entre la nef et l’autel ; cette situation du chœur n’est pas un accident ou une commodité utilitaire, mais elle est déterminée par le but surnaturel de l’édifice et de la communauté de frères. C’est mon rôle de le rendre manifeste.
Nous sommes vraiment bénis par le magnifique retable de M. Remy Insam, placé au chevet à l’Est – ses dorures resplendissant au lever du soleil –, qui ne saurait représenter mieux le banquet céleste. Ainsi, comme toutes les choses doivent être en harmonie, et que chaque partie du corps doit être à sa place et dans sa forme correcte, cela inspire la conception des stalles du chœur.
Le délicat gothique doré de l’autel devient dans les stalles une forme plus sombre, plus chaste, en chêne non doré, et contenue dans la partie inférieure de l’église, ne s’élevant pas comme les hauts pinacles du retable. Ce ne sont pas en effet les âmes du purgatoire, ni le chœur des frères, mais les prières qui s’élèvent de leurs offices qui montent au plafond, se mêlant à l’encens de l’autel, en tant qu’offrande agréable à Dieu.
Mais il s’agit ici d’une église dominicaine, une église de prêcheurs, et le charisme particulier des prêcheurs est son charisme d’enseignement. C’est pourquoi la nef des fidèles est vaste ; elle occupe la moitié des six baies, afin que les fidèles puissent venir, non seulement assister à la prière comme ils le feraient dans une abbaye ou une cathédrale, mais aussi entendre, apprendre.
C’est pourquoi, à la séparation entre la nef et le chœur, se trouve la chaire de prédication, où la vie de prière des frères s’épanouit dans la Sainte Prédication. La chaire est donc autant symbolique que pratique. Mais la première et principale prédication de l’Église est le saint Évangile, et c’est pourquoi (comme dans le « pulpitum » – le jubé du Moyen Âge), les jours solennels, l’Évangile sera proclamé par le diacre du haut de la chaire. Dans cette église en particulier, dans une communauté sous le patronage de saint Vincent Ferrier, il est approprié que ce dernier soit représenté soutenant la chaire de ses ailes, que la piété du Moyen Âge a données à celui que ses contemporains appelaient « l’Ange du jugement ».

Où en est le projet à l’heure actuelle et quelles sont les prochaines étapes qui mèneront à son aboutissement ?
Il y a encore beaucoup de travail à faire ! J’ai terminé les principaux dessins, c’est-à-dire, en discussion avec les frères, la disposition des stalles et les principaux détails des sculptures gothiques, qui seront toutes travaillées à la main dans du chêne issu des forêts de l’Ouest de la France. Grâce au Frère Vincent (un autre Britannique…), nous avons construit un gabarit de stalle pour en vérifier la commodité. Il ne faut pas oublier que les frères passent plus de temps dans leur stalle que dans n’importe quel autre endroit du couvent (peut-être même que dans leur lit !).
On suggère parfois qu’il faut copier les stalles d’une grande église médiévale, mais elles furent conçues pour des hommes d’une taille bien différente. Il y a aussi une différence de posture entre les dominicains et les moines, qui gouverne la construction précise des stalles.
Puis, avec des membres de la communauté, nous avons visité plusieurs ateliers de menuiserie et rencontré des compétences et des traditions vivantes vraiment merveilleuses. Nous avons maintenant reçu les devis de cinq ateliers, avec une négociation judicieuse, ce qui nous permet de faire progresser le travail jusqu’au choix des artisans.
Enfin, souhaitez-vous adresser un message à nos lecteurs ?
Vos lecteurs sont à contre-courant de l’“anti-culture” moderne, sinon ils ne liraient sans doute pas cette lettre ! Malgré l’avis de l’époque, ce projet n’est pas une folie, ni issu d’un parc à thème. Nous n’avons pas choisi des styles traditionnels par caprice esthétique, mais parce que nous souhaitons apporter aux fidèles du Christ, c’est-à-dire à vos lecteurs, la beauté divine, ce reflet de la sainteté, dont le pape Benoît XVI a parlé de manière si émouvante en son temps. Et c’est aux fidèles que s’adresse ce travail.
Comme nous l’avons dit précédemment, la vie dominicaine a un lien très spécial avec les fidèles, et ainsi, à travers le principe de « l’économie du salut », les fidèles ont leur propre rôle à jouer, la vraie participation soulignée par le concile Vatican II, qui est aussi importante que celle des Frères, ainsi que la mienne.
Les gens me disent souvent combien il doit être agréable de créer de belles choses, mais je ne crée rien seul. Sans les mains des artisans, mon travail est inutile, c’est une cymbale retentissante. Il en va de même pour vous, les fidèles, vous n’êtes pas des spectateurs ou des destinataires de notre travail, mais des collaborateurs dans l’entreprise qui consiste à faire de la vérité de Dieu une réalité à notre époque, dans ce monde profondément troublé.
Jamais auparavant, au cours de ma longue carrière, je n’ai rencontré un tel enthousiasme de la part de mes amis pour un de mes projets. Tant en France qu’en Grande-Bretagne, les gens me demandent souvent comment cela progresse, et je sais que plusieurs d’entre eux se sont déjà engagés à une grande générosité pour que cela devienne une réalité. Nous vous en sommes vraiment reconnaissants !
💪 Défi du jour
Je prends 10 minutes pour méditer en silence sur la Sainte Trinité qui habite dans mon âme, si je suis en état de grâce, ou qui veut y habiter si je suis en état de péché mortel – en ce cas je regrette du fond du cœur mon péché et prends mes dispositions pour me confesser au plus vite.
📖 Texte de méditation :
Saint Alphonse de Liguori, Le grand moyen de la prière :
Mais dira quelqu’un : moi, misérable, sur quoi fonder cette confiance sûre d’obtenir l’objet de ma demande ? Sur la promesse faite par Jésus-Christ : « Demandez et vous recevrez » (Jn 16, 24). Qui craindra d’être trompé, s’écrie saint Augustin, quand la Vérité nous promet ? « Comment pourrons-nous douter d’être exaucés quand Dieu, la Vérité même, s’engage à nous accorder ce que, dans la prière, nous implorons de lui ? » Certainement, poursuit-il, le Seigneur ne nous exhorterait pas à lui demander ses grâces s’il n’avait l’intention de nous les distribuer. « C’est précisément ce que Dieu nous inculque si fort et, si souvent, répète dans l’Écriture : « Priez… Demandez… Cherchez…, etc. » et vous obtiendrez selon vos désirs. Pour nous amener à prier avec la confiance voulue, le Sauveur nous apprend dans sa prière, le Notre Père, que, recourant à Dieu pour recevoir les grâces nécessaires au salut – le Pater les contient toutes –, nous l’appelions, non pas Seigneur, mais Père : « Pater noster ». Car il veut que nous sollicitions de Dieu les grâces avec la confiance d’un enfant pauvre et malade, implorant de son propre père nourriture et remèdes. Si un fils est mourant de faim, il lui suffit de le manifester à son père, et aussitôt son père lui procurera des aliments. Atteint par la morsure d’un serpent venimeux, il n’a qu’à montrer sa blessure à son père, et son père, tout de suite, y appliquera le remède déjà en sa possession.