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Que Dieu vous garde !
— Les Frères de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier

Vous trouverez le défi et la méditation du jour à la fin de ce message.

Voulez-vous participer à un grand projet ? 😮

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Aujourd’hui, en ce dimanche de Lætare (4e dimanche de Carême), nous faisons appel à vous pour un projet qui nous tient particulièrement à cœur.

Au sein de notre Fraternité, nous sommes actuellement 21 frères et 5 novices et postulants à prier plusieurs heurs par jours dans notre église conventuelle (messe, office divin, oraison, chapelet).

Pour mieux accueillir les frères et les nouvelles vocations, nous entreprenons la construction de stalles gothiques en chêne français, en harmonie avec l’autel du Rosaire. Ce projet prévoit 36 places réparties sur quatre rangées.

Pour vous faire découvrir ce beau projet, nous publions ci-dessous le premier volet d’un entretien avec M. Anthony Delarue, architecte du projet.

Si vous souhaitez contribuer au financement de ces stalles, rendez-vous sur www.chemere.org/don (dons possibles par carte bancaire, chèque et virement).

Croquis du projet pour l'ensemble stalles-chaire
M. Delarue, la Fraternité a fait appel à vous pour concevoir les stalles de son église. Pourriez-vous nous parler un peu de vous, de votre parcours et de votre expérience dans l’aménagement d’églises ?

Comme pour la plupart des gens, nous ne contrôlons pas la direction de notre vie, et une grande partie de ce que nous faisons est accidentelle, ou peut-être devrions-nous dire providentielle.

Lorsque j’étais étudiant, il y a près d’un demi-siècle, j’étais toujours en décalage avec le modernisme dominant en architecture. Celui-ci a commencé comme une force du mal, basée sur une philosophie prétendument humaniste, et, en l’espace d’une seule génération, il a sombré dans un esthétisme vide et dévoyé.

Grâce à une bourse et à des professeurs éclairés, j’ai pu passer six mois en Italie, à Florence et à Rome. Bouffée d’oxygène ! À Florence, j’ai étudié et je suis tombé amoureux de la Renaissance, un amour qui ne m’a jamais quitté et qui me pousse à apprécier votre très belle église qui, dans sa simplicité louable, incarne l’esprit du vrai classicisme chrétien.

À Rome, j’ai étudié les ordres en architecture (dorique, ionique et corinthien) à travers l’Antiquité. Quelle tragédie que cela ne soit pas enseigné à tous les architectes, même s’ils souhaitent ensuite s’orienter vers d’autres styles ! Comme pour notre foi, comment grandir si l’on n’a pas de racines ? Nos pieds doivent toujours être plantés dans la terre du passé.

Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai passé quelques années dans un bureau pour apprendre à construire (ce qu’on ne prend pas la peine de vous enseigner dans une école d’architecture…), puis j’ai fondé mon propre cabinet à la fin des années 80.

Un soir, lors d’un dîner entre amis, j’ai rencontré un prêtre charmant qui venait de reprendre une petite paroisse dans la City de Londres et qui est devenu l’un de mes amis les plus proches. Une semaine plus tard, il m’a demandé de venir voir son église et, au cours des années suivantes, je l’ai restaurée et ornée de manière classique. Elle est devenue un petit sanctuaire de tradition et une pépinière de vocations.

Une chose en entraînant une autre (c’est particulièrement vrai pour le clergé), après quelques années, plus de la moitié de mon travail consistait à restaurer, améliorer et meubler des églises. Je pense qu’en France, il est bien connu que le clergé anglais est plutôt conservateur, voire traditionnel, et mon début de carrière a suivi immédiatement les destructions des années 60/70, lorsque de nombreuses églises charmantes ont été « réaménagées » de façon catastrophique. J’avais beaucoup de travail pour remettre les choses en place afin de permettre une célébration plus digne de la liturgie et pour rétablir la décoration qui avait été balayée par l’iconoclasme des années 60 et 70. Ce travail continue.

Quelques années plus tard, j’ai eu l’honneur de construire ma première église, dans un village près de Londres, dans un style qui combine les principes de la Renaissance et les structures en briques de la Rome antique. C’est un style qui, à mon avis, est bien adapté aux églises modernes : simple, digne, permanent et peu coûteux à construire.

Église Notre-Dame du Rosaire (Chémeré-le-Roi)
Quelles ont été vos principales inspirations pour dessiner les stalles de notre église conventuelle ? Comment s’intègrent-elles à la fois dans notre vie liturgique et dans l’architecture de l’église ?

Quel grand privilège, et si inattendu, d’être invité à travailler sur cette merveilleuse église neuve de Notre-Dame du Rosaire après avoir rencontré votre prieur actuel lors d’un dîner au séminaire de Wigratzbad, où je finissais un travail semblable – un autre tour de la Providence ! Tant de bonnes choses commencent à table, ce reflet domestique du banquet céleste…

Lors de ma première visite à Chémeré, j’ai été frappé par la grande simplicité et la noblesse de l’église conventuelle. Elle est profondément catholique et, même dans cette dignité épurée, extrêmement dominicaine – on pense immédiatement aux grands volumes de Santa Maria Novella à Florence.

Aidés de vos architectes, vous avez réussi à créer l’atmosphère sacrée nécessaire à un lieu de prière, cette beauté terrestre qui est un clin d’œil du ciel. C’est à la fois une joie et aussi très facile de continuer sur cette base solide.

L’église, dans ses divisions architecturales – la nef ; la croisée ou l’arche vers le chœur ; le chœur même et le sanctuaire –, symbolise la division de notre sainte mère l’Église en ses trois parties : l’Église militante, ici sur terre ; l’Église souffrante, les âmes du Purgatoire ; et l’Église triomphante, les saints aux Cieux.

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Nous vous enverrons la suite de l'entretien dimanche prochain. Si d'ici-là vous souhaitez contribuer au financement de ces stalles, rendez-vous sur www.chemere.org/don (dons possibles par carte bancaire, chèque et virement).

💪 Défi du jour

Je prends 5 minutes pour rendre grâce à Dieu pour mon baptême ; je me souviens que le baptême ôte le péché originel, m'ouvre le Ciel et fait de moi un membre du Christ, enfant de Dieu et de l'Église.

📖 Texte de méditation :

Catéchisme du Concile de Trente, Le baptême :
Le baptême remplit notre âme de cette grâce divine qui nous rend justes, et nous fait enfants de Dieu, héritiers du salut éternel. La grâce reçue dans le baptême n’efface pas seulement nos péchés, mais elle est encore comme une qualité divine qui s’attache à l’âme, c’est comme un rayon, une lumière qui en absorbe toutes les taches, et qui la rend plus belle et plus brillante. Cette vérité se déduit aussi très clairement de l’Écriture sainte, lorsqu’elle dit que la grâce est répandue dans nos cœurs, et qu’elle est un gage du Saint-Esprit.


Saint Jean de la Croix, Cantique spirituel, strophe 5 :
Dieu regarda toutes choses par ce seul Visage de son Fils, ce qui fut leur donner l’être naturel, leur communiquant maintes grâces et dons naturels, et les rendant accomplies et parfaites selon qu’il est porté dans la Genèse par ces paroles : « Dieu vit toutes les choses qu’Il avait faites, et elles étaient très bonnes » (Gn 1, 31). Les regarder très bonnes, c’était les faire très bonnes dans le Verbe, son Fils.
Et, non seulement il leur communiqua l’être et les grâces naturelles, les regardant, comme nous avons dit, mais aussi par ce seul Visage de son Fils, il les laissa toutes revêtues de beauté, leur communiquant l’être surnaturel ; ce qui fut lorsqu’il se fit homme, l’exaltant à une beauté divine, et par conséquent toutes les créatures en lui, s’étant uni avec la nature de toutes en l’homme. En cette élévation de l’incarnation de son Fils et de la gloire de sa résurrection selon la chair, non seulement le Père embellit les créatures en partie, mais nous pouvons dire qu’Il les laissa entièrement revêtues de beauté et de dignité.