Chers amis,
Si après la récente "clarification électorale" vous avez besoin de vous détendre un peu, ou si vous voulez simplement savoir comment vivre vos vacances en chrétien, Eutrapélie pourra vous aider. Eutrapélie n’est pas le prénom d’une petite martyre romaine, c'est le nom très officiel de la vertu de la détente, la vertu du jeu, la vertu des vacances. Le Père Joseph vous en dira plus ci-dessous.
Et en lisant ensuite le récit du frère Dalmace-Marie sur les vacances du noviciat au Barroux, vous pourrez juger sur pièce si les novices possèdent la vertu d'eutrapélie.
Bonne vacances, et prions pour la France,
— Les Frères de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier
Eutrapélie : la vertu des vacances
Cap Sud
À la fin de l’année scolaire, le noviciat et le studentat se réunissent pour aller passer quelques jours de vacances au Barroux, un petit village entouré d’abbayes, où ruissellent le vin et l’huile d’olive, sous le soleil provençal. Après neuf heures de route, nous arrivâmes à un petit mas typiquement provençal, appartenant aux bénédictines de l'abbaye Notre-Dame de l’Annonciation, où la sœur hôtelière, comme un ange invisible à nos yeux, avait tout prévu. Le repos était assuré… sauf que les fils de saint Dominique n’entendent point le repos comme une cessation de l’activité.
En quatre jours nous parcourûmes presque toute la région. Nous visitâmes quelques beaux villages, comme Vaison-la-Romaine, Séguret, Beaumes-de-Venise, entre autres, où les châteaux médiévaux se dressent sur des ruines romaines et où de belles églises nous accueillirent pour chanter l'office divin. Nous gagnâmes la cime des dentelles Sarrasines, d’où nous pûmes contempler les merveilles de la Création. Nous fîmes un pèlerinage pour vénérer les reliques de sainte Marie-Madeleine, apôtre des apôtres, à la Sainte Baume, où elle vécut et à Saint Maximin, où elle vint recevoir les derniers sacrements. Finalement, nous admirâmes à Avignon le Palais des Papes et sa belle cathédrale (mais non… nous ne dansâmes point sur le Pont).
La journée à Saint Maximin, le célèbre ancien couvent dominicain, fut probablement pour nous la plus remarquable. Pour un jour, ce fut à nous d’assurer le culte divin dans cette basilique royale, avec la Messe à l’autel majeur et l’Office dans les stalles, dans le rite pour lequel elles furent conçues. Après avoir vénéré le chef de sainte Marie-Madeleine, et fait un temps d’oraison, nous nous disposâmes pour monter à la grotte de la Sainte Baume. Elle se trouve à mi-hauteur d’une impressionnante falaise, à huit cents mètres d’altitude, surplombant une forêt millénaire. Pour traverser celle-ci, nous prîmes le chemin du « canapé ». Le nom est trompeur : il n’y avait même pas de chemin mais plutôt des rocailles qui se succédaient jusqu’à la grotte. Pour garder l’esprit de pèlerinage, le Père Maître ajouta le chapelet chanté. Après une demi-heure intense, nous arrivâmes tout essoufflés à la grotte, mais l’enthousiasme nous mena à poursuivre la montée jusqu’à l’oratoire du Saint-Pilon, tout en haut de la falaise. On nous avait promis une vue splendide de toute la région et nous ne voulions en aucun cas la manquer. Pendant ce temps, un frère préféra rester à la grotte en contrebas pour parler du Christ à un groupe de druidesses. Au Saint-Pilon, la réalité fut bien différente : nous le trouvâmes à grand peine, car les nuages ne permettaient pas de voir à plus de cinq mètres. Finalement, nous chantâmes là-haut les vêpres.
Pendant le séjour, nous nous efforçâmes de garder l’esprit religieux : horaires, grand silence, lecture de table, tours de vaisselle, etc. Le plus difficile fut de se mettre d’accord pour les apéritifs, mais en général, nous nous sommes beaucoup amusés en faisant la cuisine ensemble. Rien ne put nous faire déchoir de l’état dans lequel le chant des moniales nous avait mis. Nous assistâmes à tous les Offices possibles : le chant grégorien si doux, si beau, si lumineux, nous conduisit à une intime contemplation, si bien que nos conversations, à la sortie de l’abbatiale, s’en trouvèrent spontanément surélevées. Pour remercier les moniales, nous fîmes de notre mieux, le dimanche à l’autel. La fusion de notre liturgie et de leurs voix fut un ravissement.
Complètement épuisés mais comblés, nous rentrâmes à Chémeré-le-Roi, où la pluie mayennaise nous souhaita la bienvenue… « Hogar, dulce hogar »/« Home, sweet home ». Nous eûmes besoin d’une semaine pour récupérer de nos vacances.
Frère Dalmace-Marie Pachamé-Madrid
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10h30 : Messe solennelle de l'Assomption en l'église conventuelle
puis : verre de l’amitié et pique-nique tiré du sac
15h : Vœux de Louis XIII et vêpres de l'Assomption à l'église conventuelle, puis procession dans le village et salut du Saint-Sacrement.
La prochaine "journée de Chémeré" aura lieu le samedi 14 septembre. Nous vous en communiquerons le programme prochainement.