« Elle ne fait ni jeune ni vieille, on s’y sent bien pour prier » : telle est l’impression, pleine de bon sens chrétien, d’une donatrice du projet Des Pierres qui Prêchent en entrant dans la nouvelle église. La vieille dame est venue avec son mari depuis la Manche en camping-car, très touchée d’avoir reçu une invitation personnelle à cet événement. Le couple ne voulait à aucun prix manquer la bénédiction solennelle de la nouvelle église conventuelle à Chémeré-le-Roi. Nombreux sont les amis et bienfaiteurs qui, comme eux, ont convergé vers la Mayenne en ce samedi 29 septembre. Près de 1200 personnes. En prévision de cette affluence, il a fallu installer deux écrans géants : l’un à l’extérieur sur le parvis de la nouvelle église, l’autre dans l’ancienne chapelle. Moyennant ces équipements inhabituels dans un couvent, tous ont pu suivre avec piété et ferveur les belles cérémonies de la bénédiction puis de la messe pontificale.
Dans son sermon, Mgr Guido Pozzo, archevêque, secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Dei, a souligné cette coïncidence : la bénédiction de l’église Notre-Dame du Rosaire a eu lieu le 29 septembre, en la fête de Saint Michel. Invitation à prier le grand Archange pour la protection de la Sainte Eglise. Le pontife a exhorté avec instance toutes les personnes présentes à dire quotidiennement la prière à Saint Michel composée par Léon XIII. Quand a retenti l’Ite missa est, près de trois heures avaient passé. Quand on aime, on ne compte pas. La procession finale s’est faite sur le cantique « Mère de l’Espérance », qui nous rappelle l’attention spéciale que porte Notre-Dame à son petit coin de Mayenne. Le chant fini, l’orgue et les cloches ont dit bien haut la joie des hommes à voir cette nouvelle maison de Dieu.
Après ces longues cérémonies, nous avons refait les corps par un grand repas familial, près de 950 personnes, installées sous l’allée des Tilleuls et dans le verger. Pour nourrir tout ce monde, il a fallu tout de même préparer deux cochons complets ! Cette grande fête était l’occasion pour chacun d’exprimer sa joie, avec des tonalités diverses : émotion des anciens qui ont connu les débuts de la Fraternité il y a 40 ans ; enthousiasme des amis qui constatent le développement et le rayonnement de l’apostolat des frères ; émerveillement des plus jeunes devant cet événement insolite, une église sortie de terre. On a même vu une famille installer ses chevalets en haut de la prairie pour capter en ce jour solennel les premières perspectives de l’édifice enfin achevé.
La journée s’est conclue par le chant des Vêpres dans la nouvelle église. « Ni jeune, ni vieille » : intemporelle donc, parce que tournée vers l’éternel. A l’instar des immenses baies qui percent son chevet, cette nouvelle église n’est rien d’autre que la Porte du Ciel.
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